OBJECTIF GARD – 17/10/2019 – Par Thierry Allard
« C’est le niveau maximum », avance fièrement l’adjoint au maire d’Uzès Jacques Caunan, au moment de présenter le label « Terre saine » obtenu par la cité ducale cette semaine à Toulouse.
Un label qui vient récompenser la politique « zéro phyto » lancée en 2016, et qu’Uzès a décidé de mettre en place de manière volontariste, en allant au-delà de ses obligations légales. Ainsi, la loi Labbé n’oblige pas à arrêter l’utilisation des produits phytosanitaires dans les cimetières et certains stades, « mais la Ville a décidé dès le départ de les inclure dans la politique « zéro phyto » », note Jacques Caunan.
Cette démarche a permis à Uzès de court-circuiter les différents niveaux de la charte régionale Objectif zéro phyto de Fredon Occitanie, à savoir une grenouille, deux grenouilles ou trois grenouilles. « Beaucoup ont été surpris de voir que nous avons eu le label « Terre saine » directement, alors que nous postulions pour la première fois », poursuit l’élu. Le label a été décerné par le sénateur Joël Labbé en personne.
Pour la mairie et ses agents, ce label vient récompenser « un énorme travail », rappelle le maire Jean-Luc Chapon. Car si la démarche « zéro phyto » et ses conséquences, avec la pousse d’herbes spontanées, est plutôt correctement appréciée en ville, sur les trottoirs, où les agents désherbent désormais avec des machines thermiques, elle a été bien plus difficile à mettre en oeuvre au cimetière. « Nous avons eu beaucoup de remarques, et nous avons même parfois été agressés », affirme le maire. « Ça a été difficile dans les stades et le cimetière », ajoute le directeur des services techniques de la commune, Hubert Luperini.
Communiquer pour convaincre
Difficile, ça l’est encore, dans le cimetière catholique. « La facilité serait de goudronner les allées, note le directeur des services techniques. Mais ce serait une mauvaise idée. Nous sommes en train de semer. Nous avons fait des essais au printemps dernier en essayant différents types de semences, mais il faut trouver la bonne, qui va résister à quatre mois de sécheresse, au soleil, à la circulation. » Las, « ça n’a pas marché. Nous allons refaire des essais à l’automne », poursuit-il.
Reste qu’il a fallu, et qu’il faut encore, faire accepter ces changements à la population. Pour ce faire, la mairie a largement communiqué, avec un concours photo notamment, « ce qui a permis de sensibiliser un peu la population, et il était important d’obtenir ce prix pour continuer cette sensibilisation », note le maire, Jean-Luc Chapon. « Cette communication a été jugée exemplaire par le label », ajoute Hubert Luperini.