LE TÉLÉGRAMME – 14/09/2020
Maladresses de communication ou stratégie de rupture assumée ? Les nouveaux maires écolos de grandes villes enchaînent les déclarations polémiques.
« On a un vrai sujet avec les maires écolos, c’est que, s’ils ont une idée à la con par jour, on ne va pas s’en sortir… » Elle ne mâche pas ses mots, Isabelle Saporta. Ils sont d’autant plus tranchants qu’elle est militante écolo elle-même. Sur une radio nationale, la chroniqueuse revenait sur les propos tenus par les maires de Lyon et de Bordeaux, tous deux membres d’EELV et récemment élus. Le premier, Grégory Doucet, trouve le Tour de France « machiste et polluant ». Le second, Pierre Hurmic, a annoncé que, cette année, la capitale girondine n’aurait pas son traditionnel sapin de Noël, « pour ne pas illuminer un arbre mort ». Attaquer, la même semaine, le Tour de France et les sapins de Noël, il n’en fallait pas plus pour enflammer leurs opposants politiques, et gêner jusque dans leurs propres rangs.
« Une communication maladroite »
Le sénateur Vert du Morbihan, Joël Labbé, nuance : « Il faut remettre les choses dans leur contexte : ce sapin de Noël, à Bordeaux, coûte 60 000 euros : ne faudrait-il mieux pas les mettre ailleurs ? Ou alors ne vaudrait-il pas mieux illuminer un sapin… planté ? » Dans un entretien accordé au Télégramme, l’élu écolo breton se dit favorable à une réflexion de fond sur le sujet. Pour autant, il admet : « Il a eu une communication maladroite, or il faut faire attention, cela peut être un vrai répulsif et il ne faut pas faire se braquer les gens sur des thèmes aussi populaires ».
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« Des extrémistes »
De fait, les quelques jours passés semblent lui donner raison. Grégory Doucet est finalement apparu à la remise du maillot vert lors de l’étape lyonnaise. Et le maire de Bordeaux a, quant à lui, annoncé être prêt à renoncer à son boycott du sapin de Noël « si la population est unanime, par exemple si une pétition y invite fortement… »