Quatre-vingt-dix-huit sénateurs et députés appellent le ministre de l’Agriculture à se prononcer contre l’utilisation des serres chauffées dans le bio, avant une éventuelle décision d’un comité national de l’agriculture biologique à ce sujet. Parmi eux, onze Bretons, dont Sandrine le Feur (LREM) et Joël Labbé (RDSE).
« Les acteurs du bio attendent que vous vous prononciez clairement ». Dans une lettre ouverte parue dans Le Monde ce mardi 9 juillet, une centaine de députés et sénateurs appellent à refuser l’utilisation de chauffage sous serres dans la filière bio en France
La tribune est adressée au Ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, avant une éventuelle décision jeudi d’un comité national de l’agriculture biologique sur le sujet.
Éviter une « industrialisation » du bio
« Au-delà du sujet des serres chauffées, c’est la transition agricole et énergétique de notre pays qui est en jeu », affirment les élus de toutes tendances.
« Doit-on, pour en assurer la croissance à court terme, banaliser l’agriculture bio à l’heure de l’urgence climatique ? », s’interrogent-ils.
Un comité national doit se réunir jeudi pour se prononcer théoriquement sur la question du recours aux serres chauffées, mais la décision pourrait être reportée, faute de consensus. Les acteurs historiques du bio sont opposés à la volonté de certains producteurs de fruits et légumes d’« industrialiser » la filière en chauffant les cultures sous serre.
Défendre le refus des serres chauffées dans le bio à l’échelle européenne
Les signataires appellent le ministre « à refuser l’utilisation de chauffage sous serres bio en France et à défendre cette interprétation cohérente du règlement européen auprès de la Commission européenne ».
Un arbitrage selon eux « capital pour défendre une bio éthique, attendue par nos concitoyens et précieuse pour la transition agro-écologique de notre pays ».
Les parlementaires bretons Sandrine Le Feur (LREM) et Joël Labbé (RDSE) figurent parmi les premiers signataires.