LE TÉLÉGRAMME – 05/05/2020
Lundi, un amendement visant à ouvrir le littoral aux pratiques sportives le 11 mai a été rejeté au Sénat. Cet amendement sera soumis au vote des députés ce mardi après-midi. Pour le sénateur Finistérien Jean-Luc Fichet, ce texte a de bonnes chances d’aboutir.
Ces dernières heures la mobilisation s’est considérablement amplifiée autour de la réouverture des plages et du littoral aux pratiques sportives, dès le 11 mai. Et non le 2 juin, date fixée par le gouvernement pour éviter une ruée sur les plages en mai, et de longs déplacements de plusieurs centaines de kilomètres, pour accéder au littoral.
« Où l’on chemine, que l’on traverse »
L’amendement présenté au Sénat lundi a été rejeté en première lecture. Ce mardi après-midi, il sera soumis aux députés qui pourront – ou non – l’adopter. « Je reste très confiant, confie Jean-Luc Fichet, sénateur socialiste du Finistère qui a cosigné avec d’autres sénateurs bretons l’amendement*. La mobilisation est très forte autour de ce texte. Je pense que les lignes ont bougé ces dernières heures. Nous avons pu démontrer qu’en Bretagne, et dans d’autres régions, nous avons une bonne pratique du littoral. Qu’on sait être responsable ». Cette ouverture plus précoce serait aussi l’occasion, pour Jean-Luc Fichet d’avoir accès à un champ plus large de circulation et donc de distanciation.
« Pas question demain, de faire de la plage un endroit où l’on bronze, serviette contre serviette poursuit Maryvonne Blondin sénatrice socialiste du Finistère. Le concept de plage dynamique est bien clair : on y chemine, ou on la traverse pour accéder à l’eau ».
Maryvonne Blondin estime que les plages sont des espaces assez faciles à contrôler et à réguler. « Actuellement on se retrouve avec des situations ubuesques. Je connais quelqu’un qui habite le long du littoral. Cette personne n’a pas accès à la plage mais est obligée de se dégourdir les jambes sur la départementale qui passe à proximité ».
Des espaces fréquentés par la population locale
Lundi matin, une lettre signée Michel Vaspart, sénateur des Côtes-d’Armor et président au Sénat du groupe d’études mer et littoral, et cosignée par plusieurs sénateurs, est parvenue à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur. On peut y lire que l’annonce de portée générale de l’ouverture au 2 juin, « n’est pas conforme aux consignes d’adaptation territoriale mises en avant par le gouvernement pour réussir le déconfinement. Qui plus est, elle contraste avec le souhait affiché par le gouvernement de s’appuyer localement sur le couple maire préfet pour organiser la sortie du déconfinement. Si le littoral ne s’étend que sur 4 % du territoire national, il représente la première destination touristique en France. Plus de 250 000 emplois dépendent de l’activité touristique littorale. Dans ce contexte, la fermeture des plages aurait des conséquences désastreuses pour l’ensemble de l’écosystème littoral ». Les signataires de cette lettre demandent ensuite que la décision d’ouvrir les espaces littoraux soit prise par les élus locaux et les préfets. En rappelant que l’interdiction de se déplacer à plus de 100 km de son domicile fera que ces plages seront essentiellement fréquentées par la population locale.
Ce courrier, dont une copie a été expédiée à Édouard Philippe, a été signé par les sénateurs bretons suivants : Maryvonne Blondin (29), Michel Canévet (29), Jean-Luc Fichet (29), Muriel Jourda (56) et Joël Labbé. Onze autres sénateurs du littoral l’ont également signé.