CAPITAL – 23/06/2021
A l’occasion de l’étude du projet de loi Climat et résilience, les sénateurs ont introduit plusieurs mesures pour les automobilistes. Ils proposent notamment la création d’un crédit auto à taux zéro et le réemploi de voitures issues de la prime à la conversion à destination des personnes en difficulté financière.
La première lecture du projet de loi Climat et résilience par le Sénat a apporté son lot de surprises pour les automobilistes. Notamment pour les personnes en difficulté financière avec le vote d’un amendement pour la création d’un prêt automobile à taux zéro visant à faciliter l’achat d’un véhicule “propre” qui reste onéreux malgré les aides gouvernementales (bonus écologique, prime à la conversion…). Seules conditions fixées par le Sénat pour en bénéficier : acheter un véhicule de moins de 2.600 kg et émettant moins de 50 grammes de CO2/km.
Le groupe écologiste au Sénat a également voté un amendement autorisant les régions à réemployer les véhicules éligibles à la prime à la conversion les moins polluants afin qu’ils bénéficient aux personnes socialement défavorisées ne pouvant supporter l’achat d’un véhicule neuf. “Un nombre considérable de véhicules, en parfait état de marche et dont les émissions de CO2 ne sont pas excessives, sont mis au rebut de façon systématique, affirme le rapporteur Joël Labbé. Or, la destruction de tels véhicules ne participe pas nécessairement à une lutte efficace contre le dérèglement climatique”.
Les sénateurs proposent de réutiliser ces véhicules pour les mettre en location à des prix très attractifs, à destination des personnes en difficulté financière et habitant dans des zones mal desservies par les transports en commun. Un autre amendement, soutenu par le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, vise à renforcer la pratique du rétrofit en transformant les véhicules polluants mis à la casse en modèles 100% électrique. “Leur transformation peut contribuer efficacement à la décarbonation du secteur automobile”, estime Olivier Jacquin, à l’origine de l’amendement, souhaitant que l’Etat parvienne à “atteindre le million de véhicules rétrofités d’ici à 2030”.
Un objectif ambitieux que l’Etat n’aura peut-être pas besoin de relever puisque cet amendement, comme tous les précédents, ont de grandes chances d’être retoqués par l’Assemblée nationale, lors de la nouvelle lecture du texte, le gouvernement y étant opposé.