« Les modèles agro-écologique et agro-industriel sont en concurrence.
Refuser de choisir, c’est choisir la loi du plus fort. »
Le Sénat a adopté dans la nuit de mardi à mercredi le projet de loi d’avenir sur l’agriculture, l’alimentation et la forêt, aux termes de 41 heures de débat. Les écologistes ont voté ce texte, dont l’ambition était d’engager la transition agro-écologique de notre agriculture, en déplorant toutefois un certain nombre de reculs sur le texte initial.
Pour Joël Labbé, sénateur écolo du Morbihan et chef de file sur ce texte, « ce projet de loi faisait preuve de responsabilité politique et posait les bases d’une gestion collective de l’agriculture, mais les positions corporatistes ont dénaturé une partie du texte. Certaines dispositions ont été affaiblies ». Il juge notamment dommageable le recul sur l’ouverture partenariale des GIEE (groupement d’intérêt économique et environnemental) aux collectivités et organisations non-agricoles. Sur le volet foncier, il regrette également que la libre administration des collectivités et le droit de propriété l’aient emporté sur l’objectif de maintien du potentiel agricole et sur l’installation des agriculteurs.
Face à une vision conservatrice productiviste, soutenue par les lobbies de l’agroalimentaire, Joël Labbé a défendu une agriculture de proximité, répondant aux besoins alimentaires des habitants, et soucieuse des questions environnementales et sociales. Quelques belles avancées sont à souligner, avec une quarantaine d’amendements écologistes adoptés comme la prise en compte de l’agriculture dans les SCoT (Schémas de Cohérence Territoriale), les projets alimentaires de territoire, la reconnaissance juridique d’organisations de développement agricole comme la FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique), ou la possibilité pour les Préfets de définir des distances de sécurité entre habitations et zones d’épandage de pesticides.
Pour Joël Labbé « Le travail est engagé. Nous le considérons comme une étape. Mais si nous ne sommes plus au milieu du gué, nous ne sommes pas encore au bout du chemin…»