NON aux néonicotinoïdes : nous demandons au gouvernement de ne pas renouveler l’autorisation en 2023 et d’accompagner la transition agroécologique
En 2020, le gouvernement a accordé une dérogation temporaire à l’interdiction des néonicotinoïdes pour la culture des betteraves sucrières, pour faire face à la jaunisse véhiculée par les pucerons. Cette dérogation avait été mise en place suite à l’absence de recherches et de soutien aux alternatives, malgré la forte opposition et la mobilisation de citoyen·nes, d’élu·es, de collectifs d’agriculteurs, d’ONG, et d’experts scientifiques. Pour 2023, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a déjà annoncé un renouvellement, et un projet d’arrêté sur le sujet est actuellement en consultation publique jusqu’au 24 janvier.
Nous nous opposons fermement au renouvellement de la dérogation en 2023, fidèles à notre opposition initiale à la dérogation votée en 2020. Le gouvernement confond le problème et la solution : le développement massif de la jaunisse, l’invasion de pucerons résistants aux pesticides “conventionnels”, sont dûes à des pratiques agricoles intensives dépendantes des pesticides et à l’effondrement de la biodiversité qu’elles provoquent, notamment des prédateurs naturels des pucerons.
L’impact désastreux des néonicotinoïdes sur la biodiversité ne fera qu’accroître la dépendance de l’agriculture aux pesticides. Cet insecticide dit ‘’systémique’’ s’attaque au système neurologique des êtres vivants : son effet ravageur à court terme se conjugue à des effets pernicieux à moyen terme, en fragilisant les équilibres naturels, en polluant l’eau et contaminant les sols pour des années.
Les alternatives sont pourtant déjà connues et portées de longue date par les écologistes : une transition agroécologique fortement soutenue par les pouvoirs publics, afin de renforcer la résilience des cultures. Diversification des variétés, sortie de la monoculture, rotation plus longue des cultures, parcelles de plus petites tailles entourées de haies et autres réservoirs de biodiversité : ce sont les solutions les plus efficaces et recommandées par l’Anses.
Cette dérogation est particulièrement injustifiée, dans la mesure où les éléments scientifiques ne permettent pas de montrer un risque viral élevé pour la jaunisse de la betterave pour l’année 2023. La décision du gouvernement prouve que, malgré les annonces effectuées en 2020 au moment du vote de la dérogation, aucun effort réel n’a été fait pour mettre en œuvre les alternatives et se passer définitivement de ces molécules. Cela laisse présager un nouveau Projet de loi, pour prolonger ces dérogations en 2024.
C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’accompagner massivement la transition agroécologique et de travailler aux alternatives rapidement avec l’ensemble des acteurs. Nous invitons les citoyens et citoyennes à participer à la consultation publique qui a lieu sur l’arrêté réautorisant ces produits, afin d’affirmer leur opposition à l’utilisation de ces pesticides dangereux pour la santé et l’environnement.