Alors que depuis mars 2020, l’Etat d’urgence sanitaire a été renouvelé à plus de dix reprises, les sénatrices et sénateurs écologistes votent ce jour contre le projet de loi portant diverses dispositions de vigilance sanitaire.
Nous sommes opposés à ce texte qui prolonge à nouveau l’État d’urgence, alors qu’il devrait garder son caractère d’exception. Nous souhaitons être impliqués dans la construction de réponses pour lutter contre la crise sanitaire pour pouvoir nous prononcer en fonction de l’évolution de la situation. Pour Guy Benarroche, sénateur des Bouches-du-Rhône et chef de file sur ce texte “Nous refusons cet Etat d’urgence permanent, une sorte d’Etat d’urgence par précaution. Généraliser et pérenniser le pass sanitaire entre en contradiction avec notre modèle de société. Nous sommes convaincus que pour lutter contre la propagation de l’épidémie, une politique de prévention, de dialogue permanent avec la société civile, une amélioration de la campagne vaccinale pour aller vers celles et ceux qui sont encore hors de son champ, sont plus efficaces que la multiplication de mesures restrictives des libertés à l’efficacité peu quantifiable à moyen terme. La vigilance dans l’application des gestes barrières, qui ont fait leurs preuves, ne doit pas être relâchée.” Les chiffres sont clairs : la vaccination est essentielle et produit ses effets, le nombre d’hospitalisations dues au COVID est au plus bas. La situation sanitaire actuelle ne justifie pas le prolongement du pass sanitaire et encore moins sa territorialisation qui ne repose sur aucun critère probant d’autant que la prévisibilité des données sur les huit prochains mois est faible.
Nous proposons :
• s’il n’est pas supprimé, que le pass sanitaire ne soit demandé que pour l’accès aux lieux dans lesquels les gestes barrières ne peuvent pas être appliqués
• le remboursement des tests PCR et antigénique pour maintenir la politique du tester, tracer, isoler
• de permettre aux employés soumis à l’obligation vaccinale de présenter une première dose pour satisfaire aux conditions de poursuite de leur contrat de travail
Enfin, alors que nos hôpitaux sont à bout de souffle, que selon certaines estimations un lit sur cinq n’est pas disponible, que les conditions de travail des soignant.e.s sont extrêmement préoccupantes, nous rappelons que des moyens financiers conséquents doivent être mis sur la table pour une politique de santé publique ambitieuse.
Pour toutes ces raisons, nous votons contre ce texte.