FRANCE BLEUE – 08/02/2019 – Par Valérie Barbe
Les plantes sont tout sauf inoffensives d’où leur pouvoir pour nous faire du bien et nous soigner. Mais depuis presque 80 ans, plus moyen d’avoir un diplôme d’état d’herboriste.
Le diplôme d’herboriste a disparu il y a presque 80 ans. Il a été supprimé en 1941 par le gouvernement de Vichy qui l’a remplacé par un Ordre des pharmaciens. Ordre qui, au passage, a hérité du monopole du conseil et de la vente des plantes médicinales.
Et depuis, rien. Contrairement à un paquet de pays européens, la France n’a rien fait pour ses herboristes. Rien à part quelques procès à certains pour exercice illégal de la pharmacie.
Plus de diplôme mais des écoles d’herboristerie
Ces procès n’ont pas franchement découragé les partisans de l’herboristerie. Ils ont même créé cinq écoles solides en Ardèche, en Bretagne. Et aussi à Paris, à Lyon et Montpellier.
Mais le gros souci, pour leurs herboristes en herbe, c’est qu’ils n’ont pas le droit à un diplôme mais ils n’ont pas le droit non plus de conseiller des plantes pour se soigner.
Les Français demandeurs de médecine par les plantes
La situation est une aberration pour les défenseurs et les partisans d’un retour du diplôme parce que c’est la porte ouverte aux charlatans qui font n’importe quoi avec les plantes et donc avec la santé des gens.
Et aussi parce qu’aujourd’hui, de plus en plus de Français veulent se soigner avec des plantes. Mais faute de conseils, ils peuvent se rendre malades, voire pire. Car les plantes sont tout sauf inoffensives. D’où d’ailleurs leur pouvoir.
Les partisans du retour d’un diplôme d’herboriste sont sur tous les fronts
Résultat, depuis une trentaine d’années, il y a une montée en graine de petits ilots de résistance. Et aussi la création d’une filière bio et locale de petites plantes qui soignent. Filière qui grosso modo va des Cévennes à la Bretagne en passant par le Maine et Loire.
Les partisans de l’herboristerie ont aussi réinvesti le champ politique récemment. En 2018, Joël Labbé sénateur écolo du Morbihan a remis le sujet au menu du Sénat avec notamment des arguments économiques. Comme la France importe 80% de ses plantes, cultiver et vendre du made in chez nous pourrait créer plein d’emplois non délocalisables.
Dans la foulée, une pétition a en plus été lancée sur internet pour demander et même réclamer le retour du métier d’herboriste.
A quand la floraison d’un grand débat ?