FRANCE 3 BRETAGNE – 28/05/2021
Au cours d’une manifestation d’agriculteurs ce jeudi 27 mai, à Paris, Joël Labbé, sénateur écologiste du Morbihan, a été « violemment » bousculé par des policiers. La députée LFI de l’Ariège, Bénédicte Taurine, qui l’accompagnait a, elle, été projetée à terre par un policier.
La vidéo qui tourne sur les réseaux sociaux relève d’un très mauvais scénario. On y voit un sénateur et une députée repoussés fermement par les forces de l’ordre.
Le sénateur, c’est Joël Labbé, élu écologiste du Morbihan. Ce jeudi 27 mai, il était environ 16 h quand il se fait repousser par trois policiers. D’abord ce sont les mains d’un policier qui le pousse puis le bouclier d’un autre.
La députée, c’est Bénédicte Taurine, élue LFI d’Ariège, affirme dans cette vidéo avoir été projetée à terre par un coup dans le dos asséné par un policier.
« Je suis choqué moralement, j’en ai vu d’autres mais cette violence qui monte, ça fait peur« , avoue le sénateur, qui précise dans une autre vidéo avoir été « bousculé violemment« .
Le sénateur voulait faire un discours de soutien à l’agriculture paysanne
L’élu du Morbihan et la députée LFI Bénédicte Taurine venaient apporter leur soutien à une manifestation d’agriculteurs devant le siège de Pôle Emploi à Paris. A l’appel de Confédération paysanne, ces derniers entendaient protester contre les nouvelles orientations de la PAC qui favorisent les grandes exploitations, selon eux.
Joël Labbé souhaitait prendre la parole pour soutenir les paysans en colère mais l’accès aux manifestants lui a été refusé par les forces de l’ordre. « La manifestation était très pacifique, mais il y avait autant de policiers que de manifestants, raconte le parlementaire. Bénédicte Taurine a reçu un coup de poing dans le dos et est tombée à terre. Moi j’ai été isolé au milieu des journalistes, qu’on empêchait aussi d’accéder aux manifestants. »
Le sénateur assure avoir montré sa carte d’élu aux policiers pour pouvoir passer. La députée ariégeoise, elle, arborait son écharpe tricolore. Ils attendaient l’autorisation des supérieurs de la police quand la situation a dégénéré, selon les propos du sénateur Joël Labbé.
« Leur regard faisait froid dans le dos »
« J’ai senti un mépris complet de la part des policiers, témoigne l’élu. Ils ne voulaient rien entendre. Je sais que je n’ai pas un look de sénateur. »
Le sénateur insiste sur le fait qu’il ne souhaite pas généraliser ses propos à l’ensemble de la police mais il s’alarme : « Parmi les policiers, il y en a qui étaient là pour la baston. Ça se sentait dans leur regard. Ça faisait froid dans le dos. »
« Attention aux dérives »
Le sénateur du Morbihan ne portera pas plainte, mais il appellera les cabinets du ministre de l’Intérieur et du président de la République. « Je veux les alerter sur l’évolution de la police et les ordres disproportionnés qu’ils reçoivent. Attention aux dérives. Ça pourrait engendrer une colère incontrôlable en face », alerte l’élu.