Le sénateur du Morbihan Joël Labbé a pris le dossier « paysans herboristes » en main. Il espère une loi pour la fin de l’année 2023.
Le sénateur Joël Labbé et quelques autres politiques se sont saisis du dossier « paysans herboristes ». Depuis 2016, un petit groupe planche à la reconnaissance des métiers de l’herboristerie. « Une mission d‘information a été menée au sein du Sénat sur « le développement de l’herboristerie et des plantes médicinales ». Le rapport a été voté à l’unanimité en 2018. Il y a eu un vrai consensus », annonce Joël Labbé.
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Mais depuis, pas grand-chose… « C’est très long : il faut convaincre, on connaît tous l’influence de l’industrie pharmaceutique. La position de l’Ordre des médecins et des pharmaciens ne bouge pas non plus. Je compte sur le bon sens de l’opinion publique, mais je vois que nous sommes de plus en plus nombreux à penser ainsi au Sénat ». L’élu breton a bon espoir. « Je souhaite déposer un projet de loi au printemps de l’année prochaine, en espérant un vote en fin d’année ».
Vers des formations diplômantes ?
Le but de cette loi ? « Faire reconnaître les connaissances et savoir-faire et développer une filière. Cela passera par trois niveaux de reconnaissance : celle du métier de paysan herboriste, qui produit et vend ; celle de l’herboriste « de comptoir », qui ne produit pas mais guide le consommateur ; et celle du pharmacien-herboriste, qui permettra d’exploiter la compétence, même si ces derniers l’ont, par définition. Ce qui bloque, ce sont évidemment les deux premières parties ».
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En parallèle, le projet de loi devrait valider les formations. « Il faut donner aux cinq écoles la reconnaissance de leurs formations, avec la création d’un diplôme. Nous sommes en attente des validations de ces référentiels par le registre national ».
Joël Labbé est convaincu du bien-fondé de ce combat. « La demande évolue, les pratiques évoluent. L’ensemble du milieu est impatient, les consommateurs sont impatients, l’élu que je suis a dû apprendre la patience… Mais on y arrive ».