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Glyphosate : « Les agriculteurs ne peuvent pas s’en passer », estime la FDSEA en Ille-et-Vilaine

FRANCE BLEU  – 10/05/2021

Alors que Bruxelles va devoir se prononcer sur l’homologation du glyphosate à partir de 2022, la FDSEA d’Ille-et-Vilaine affirme que les agriculteurs n’ont pas de solutions alternatives à l’usage de cet herbicide très controversé. Un argument balayé par le sénateur écologiste breton Joël Labbé.

Le débat sur l’usage du glyphosate en agriculture est de retour. L’Europe va devoir se prononcer sur son homologation à partir de 2022. Il y a cinq ans, après un débat houleux, Bruxelles avait finalement renouvelé l’autorisation mais seulement pour cinq ans. La France s’était fixée également l’année 2021 pour sortir de l’usage de ce désherbant, classé comme « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer dépendant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mais aujourd’hui, les agriculteurs continuent d’utiliser l’herbicide. La FDSEA en Ille-et-Vilaine estime même qu’il n’y a aucun danger à cela, et qu’il n’existe aujourd’hui pas d’alternatives qui donnent le change sur le plan économique et environnemental.

Le glyphosate, je ne peux pas m’en passer

Thierry Moreau, agriculteur au Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine)

Au Grand-Fougeray, dans le Sud de l’Ille-et-Vilaine, Thierry Moreau, agriculteur installé en Gaec, montre ses plants de maïs, semés à la fin du mois d’avril. Dans la main de l’agriculteur, il y a une bouteille en plastique : « Elle contient un litre de glyphosate. C’est la quantité que j’ai utilisé dans ce champ d’un hectare, pour détruire toute la prairie qui avait cinq ans. J’ai replanté ensuite et mon maïs a bien pris racine ». L’agriculteur travaille ainsi depuis de nombreuses années en utilisant du glyphosate, « je ne peux pas m’en passer. Je n’ai pas d’alternatives. Je suis dans une impasse technique ».

« On n’a pas d’alternatives sérieuses » – Christian Mochet, FDSEA 35

A ses côtés dans le champ, Christian Mochet, responsable environnement à la FDSEA 35, et agriculteur à Servon-sur-Vilaine ajoute : « La seule alternative, c’est le labour. Et ce n’est pas une solution, car on s’est aperçu qu’en retournant la terre, on laissait échapper le carbone qu’elle contenait. Au moment où on parle de réduire les gaz à effet de serre, ce n’est pas une bonne alternative ». Le responsable environnement de de la FDSEA d’Ille-et-Vilaine « souhaite vivement que le produit soit de nouveau homologué par l’Europe, avec des usages précis. Nous, on l’utilise de manière raisonnée. Avec le matériel que nous avons, nous limitons les doses, à moins d’un litre par hectare. Tant qu’on n’a pas d’alternatives sérieuses, on doit pouvoir l’utiliser. Qu’on ne nous dise pas que la charrue est une alternative ».

Les discours insensés de la FNSEA »

« A la FNSEA, depuis le début de ce débat, on nous dit que ce ne sera pas possible de se passer de cet herbicide. Pourtant l’agriculture biologique le démontre », affirme le sénateur morbihannais Joël Labbé, qui précise que certains agriculteurs bio travaillent même sans labour et « ça marche ». L’élu souligne qu’il faut aujourd’hui des alternatives qui visent à changer le système et sortir de la monoculture. « On ne remplacera pas cette molécule par une autre » . 

Le sénateur juge le discours de la FNSEA « insensé » lorsque syndicat agricole affirme que « le glyphosate permettrait de sauver le climat en limitant les quantités de carbone émises ». Le Morbihannais plaide pour que l’institut technique de l’agriculture biologique ait les moyens de réaliser de véritables études sur ces sujets. Pour Joël Labbé, le gouvernement français ne doit plus reculer et demander la fin du glyphosate. 

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