En vertu de la Politique agricole commune (PAC), les grands volaillers bretons reçoivent des subventions, dites restitutions, pour écouler leur production à l’étranger. Tilly-Sabco et Doux captent ainsi des millions d’euros chaque année (55 millions pour Doux en 2011). Ces aides ont un effet pervers : en plus de concurrencer les agricultures vivrières de certains pays du tiers monde, elles ont poussé les entreprises bretonnes à s’internationaliser et les ont rendues vulnérables aux fluctuations des marchés mondiaux. Cette situation est l’une des causes des difficultés actuelles de l’agro-alimentaire breton. Encore une fois, ce sont les salarié-e-s qui paient les errances stratégiques de leurs dirigeants et l’absence de vision des gouvernements successifs.
Les dirigeants de Doux et Tilly-Sabco, comme les élu-e-s breton-ne-s, ne peuvent sincèrement pas s’étonner de la fin des restitutions annoncées par l’Union Européenne : elles sont en effet prévues depuis les accords de Marrakech de 1995. La France est, de plus, le dernier pays européen à en bénéficier. Il est temps de mettre fin à la culture de la dérogation afin d’ engager les filières bretonnes vers un nouvel avenir. La filière volaille doit aujourd’hui se tourner vers le marché européen où 740 000 tonnes de production de qualité supérieure, donc plus rémunératrice, sont à reconquérir.
Nous affirmons notre soutien aux travailleurs de l’agro-alimentaire et aux paysans qui combattent aujourd’hui pour sauver leurs emplois. Nous demandons à l’État français de prendre ses responsabilités et d’accompagner la conversion de l’agro-alimentaire breton pour qu’aucun salarié-e et paysan, ne soit mis sur le carreau. C’est à cela que doit servir le fonds de modernisation de l’agroalimentaire annoncé en Juin par le ministre Le Foll.
Communiqué de presse Europe Écologie Les Verts Bretagne
René Louail, conseiller régional EELV Bretagne
Joël Labbé, sénateur EELV du Morbihan