LE POINT – 19/07/2018
Le Sénat a autorisé la construction d’éoliennes sur les îles bretonnes alimentées par des centrales au fioul. Une mesure qui relance les débats autour du projet de loi Élan. Source AFP
Un vent de changement. Le Sénat a donné son feu vert mercredi 18 juillet à la construction d’éoliennes sur les territoires alimentés en électricité par des groupes électrogènes fonctionnant au fioul, satisfaisant ainsi une demande des élus bretons. Les sénateurs ont adopté deux amendements voisins en ce sens de Michel Canevet (UC, Finistère) et Joël Labbé (écologiste, appartenant au RDSE, Morbihan) au projet de loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Élan). « Notre pays comprend des territoires comme les îles de Sein et d’Ouessant, alimentées par des groupes électrogènes fonctionnant au fioul », a souligné Michel Canevet.
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« La réglementation en vigueur rend difficile la mise en place d’une production d’énergie renouvelable dans ces territoires exigus », a-t-il ajouté en soulignant l’intérêt d’un « mix énergétique à partir d’éoliennes, de solaire et peut-être d’hydroliennes pour préserver la qualité de l’air ». « Ces îles non connectées sont alimentées par des centrales au fioul », a plaidé Joël Labbé. « Cette dérogation à la loi littoral, encadrée, nous semble pleinement justifiée si l’on veut que ces îles restent des lieux de vie », a-t-il dit. En revanche, le ministre de la Cohésion territoriale Jacques Mézard a donné un avis défavorable. « N’ouvrons pas la boîte de Pandore », a-t-il dit. « Ces amendements montrent bien qu’il y a toujours une bonne raison de vouloir une dérogation ! Si on les prenait toutes en compte, il n’y aurait plus de loi littoral. »
Le projet de loi Élan fait débat
« Je vous rassure, ce n’est pas la mafia bretonne vertueuse qui est à l’œuvre », lui a répondu Françoise Gatel (UC, Ille-et-Vilaine). « Refuser toute construction, c’est condamner ces îles à la désertification ! N’opposons pas la loi littoral et transition énergétique », a-t-elle lancé. Entamé mardi, l’examen en première lecture du projet de loi Élan déjà adopté à l’Assemblée est prévu pour durer jusqu’au 24 juillet au Sénat. Mais, a mis en garde la présidente de la commission des Affaires économiques Sophie Primas (LR), « au rythme où nous allons, à dix amendements par heure, il nous reste 80 heures de débat ». Plus de 1 100 amendements ont été déposés sur le texte.