15e législature / Question écrite
> Publiée le 15/11/2018
M. Joël Labbé attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur le projet de déménagement de l’école AgroParisTech pour rejoindre le cluster universitaire de Saclay et sur ses conséquences sur l’avenir du domaine de Grignon. Site historique de l’agronomie française depuis Charles X, qui y avait fait créer la première école d’ingénierie agricole, Grignon constitue aujourd’hui un écosystème exemplaire où cohabitent la science, l’histoire, les cultures agricoles et les espaces naturels. Il y accueille 800 personnes, 450 agents, dont près de 300 affectés à la recherche agro-écologique, et 350 étudiants. Le site a formé des milliers d’ingénieurs de haut niveau, et permis à de nombreux chercheurs d’améliorer les techniques agronomiques. La mise en vente des lieux d’enseignement et d’expérimentation d’AgroparisTech auprès d’acheteurs privés est aujourd’hui relancée pour financer le déménagement de l’école sur le plateau de Saclay à l’horizon 2021. De nombreux défenseurs du site se battent pour la conservation du domaine dans le domaine public aux fins d’un projet collectif, visant à pérenniser sa vocation d’expérimentation et de formation appliquée en agronomie, en relation forte avec le projet universitaire de Saclay et sa communauté de chercheurs et d’enseignants, et en lien avec un tissu d’entreprises de recherche et de centres de formation. Il lui demande de bien vouloir tout mettre en oeuvre pour étudier cette solution alternative à la vente du domaine, qui permettrait à l’État français de préserver ce site exceptionnel sur le plan agronomique et écologique, et de se doter d’un lieu unique d’expérimentation autour de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement.
Réponse du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation
Le projet de déménagement d’AgroParisTech et des laboratoires associés de l’institut national de la recherche agronomique, au sein du campus urbain de Saclay-Palaiseau repose sur un plan de financement validé par le Gouvernement. Celui-ci prévoit qu’une part substantielle des coût liés à cette opération repose sur la cession des sites franciliens occupés par AgroParisTech, dont celui basé sur le territoire de la commune de Thiverval-Grignon (78). La finalité de cette opération est vertueuse pour les finances publiques dans la mesure où l’établissement quitte des sites épars et vétustes, dont les coûts d’entretien, voire de réfection, seraient élevés, pour rejoindre un ensemble immobilier neuf et performant, offrant de meilleures conditions d’apprentissage comme de travail à l’ensemble de la communauté scientifique des deux établissements. Elle s’inscrit donc dans les droites lignes de la politique immobilière de l’État. Par ailleurs, il convient de relever, d’une part, que la ferme expérimentale d’AgroParisTech n’est pas comprise dans le périmètre de la cession ; et d’autre part, que l’État veillera à ce que le projet retenu au terme de la procédure de cession du site respecte la réglementation garantissant son intérêt historique et environnemental.