LE TÉLÉGRAMME – 13 octobre 2018
Samedi 13 octobre, des dizaines d’apiculteurs des régions de France ont convergé vers la presqu’île de Quiberon. Ils venaient y déposer un bourdonnant chargement : plus de 300 colonies d’abeilles, qui ont été gracieusement réparties entre les apiculteurs bretons sinistrés du printemps dernier.
Les colonies d’abeilles ont été déposées au camping de Penthièvre, et réceptionnées par les apiculteurs receveurs. « Par cette transhumance nationale, les professionnels ont décidé de se prendre en main pour aider un maximum de collègues à retrouver quelques espoirs. Ce n’est pas ça qui va sauver leur exploitation, mais c’est un geste fort. C’est une action de solidarité qui redonne du baume au cœur des apiculteurs dont le moral est bien bas », a expliqué José Nadan, apiculteur au Faouët et président du syndicat des apiculteurs professionnels de Bretagne.
Les Bretons exclus des aides de l’État ?
Cette action symbolique a été saluée par les élus locaux, et notamment par le sénateur Joël Labbé, qui a glissé une information sur la recomposition du gouvernement. Le sénateur confirme les rumeurs : le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert est bien sur le départ. Et la nouvelle, si elle se confirme, ne chagrine guère Joël Labbé et ses amis apiculteurs…
José Nadan attend de renouer le fil d’un dialogue perdu avec le ministère : « On compte sur des aides substantielles depuis un moment. Il faut rappeler que c’est l’État qui est le premier responsable de ces mortalités, en laissant se commercialiser des produits qui sont nocifs pour les abeilles et en continuant à obtenir des dérogations pour le faire ». Les nouvelles auraient pourtant pu être bonnes : « Une enveloppe de 3 millions d’euros a été accordée au niveau national, suite aux initiatives des Bretons pour alerter sur ces pertes… Mais la Bretagne ne devrait pas en bénéficier parce que l’État n’a pas réussi à se mettre d’accord avec la Région sur les critères d’attribution. Et on risque de passer à côté de cette aide, ce qui est vraiment déplorable ».