LE TÉLÉGRAMME – 04/03/2017
Département pilote en matière de lutte contre le frelon asiatique, le Morbihan n’en demeure pas moins victime d’une prolifération massive de l’insecte invasif. Face à cette nuisance, l’association des maires du département a décidé de passer à l’offensive.
En un an, le nombre de nids de frelons aurait doublé dans le Morbihan. En 2016, plus de 5.000 nids ont ainsi été recensés. À l’échelle de la région, on en compte aujourd’hui plus de 20 000.
Selon Patrice Emeraud de la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles du Morbihan (FDGDON), ce sont les fondatrices de colonies qui doivent être détruites de manière systématique : « Il faut savoir qu’au printemps, les reines qui ont survécu à l’hiver, construisent le nid primaire où elles pondront leurs oeufs. C’est à ce moment-là, que les nids doivent être détruits. Après, il est trop tard. La colonie se développe et la prolifération d’insectes s’accélère au niveau des nids secondaires situés en hauteur, donc bien plus difficiles à atteindre et surtout beaucoup plus coûteux à détruire ».
Joël Labbé, sénateur du Morbihan et Pierric Le Fur, président de l’association des maires et des présidents d’EPCI du Morbihan (AMPM) n’ont pas attendu ces constats inquiétants pour déclarer la guerre à l’insecte envahisseur.
Des référents dans chaque commune
« Depuis l’année dernière, nous avons mis en place des personnes référentes au sein de chaque commune du département, déclare Pierric Le Fur, l’objectif étant de sensibiliser les populations face au danger immédiat et à la nécessité de mettre en place des pièges ». Plus facile à dire qu’à faire quand on connaît la discrétion du frelon asiatique, plus petit que son cousin européen mais pas moins dangereux.
Dès ce mois-ci, l’insecte invasif ira nicher à proximité des habitations, dans un espace bas et protégé : abri de jardin, tas de bois, haie… « Il faut désormais redoubler de prudence lors d’une opération de débroussaillage ou de taillage dans son jardin. Ne pas hésiter par exemple à se prémunir d’une attaque en tapant sur sa haie avec un bâton pour chasser une éventuelle colonie », commente Patrice Emeraud.
« Le piégeage ne coûte rien »
Pour les pouvoirs publics locaux, la guerre aux frelons est bien ouverte. « La technique du piégeage doit être diffusée par les communes afin que chacun puisse y prendre part, ajoute Joël Labbé. Le piégeage de frelons ne coûte rien et c’est durant le printemps entre mars et mai, qu’il faut être actif ». Les mesures de destruction, quant à elles, ont un coût non négligeable pour la collectivité. À noter que la FDGDON recense également près d’une trentaine de désinsectiseurs professionnels référencés dans le département. Le plus efficace étant encore d’ouvrir l’oeil sur la nature bourgeonnante, à l’instar de ces associations de marcheurs, facilitatrices dans la détection de nids.