Vendredi 18 avril, Saint-Nolff accueillait l’Assemblée Générale de Terre de Liens Bretagne. En ouverture de l’événement, Joël Labbé n’a pas manqué de saluer le travail remarquable mené par l’association en faveur de la sauvegarde du foncier agricole, que ce soit au niveau de l’accompagnement des porteurs de projet, de sa mobilisation auprès des collectivités et décideurs nationaux, ou pour les campagnes de sensibilisation menées auprès des citoyens.
La préservation des terres agricoles et la transmission des fermes, la question du financement des installations et du développement des filières sont des thématiques chères aux écologistes. Comment, dans le contexte actuel, permettre aux nouvelles générations d’assurer la relève agricole et la redynamisation économique des territoires ruraux ?
Les chiffres de consommation des terres agricoles dans notre pays au profit de l’étalement urbain, sont vertigineux: Entre 2006 et 2010, 314 000 ha de terres agricoles ont été artificialisées, soit une perte de 78 000 ha par an, ce qui équivaut à la surface d’un département tous les 7 ans et un stade de football toutes les 5 mn.
La Bretagne, par son dynamisme et son attractivité, est confrontée à une pression foncière croissante sur l’ensemble de son territoire et fait face à un phénomène de consommation de l’espace agricole et naturel important, avec un rythme d’évolution encore supérieur à la moyenne nationale. Le Morbihan a perdu 4% de sa SAU en dix ans. Plus de 4 200 exploitations ont disparu entre 2000 et 2010.
Joël Labbé s’est dit conscient de la responsabilité qui incombe aux politiques pour stopper au plus vite le gaspillage de cette ressource vitale qu’est la terre. S’appuyant sur son expérience de maire de Saint-Nolff, il a rappelé que les collectivités disposent de moyens pour freiner cette hémorragie. A Saint-Nolff, un plan agricole communal a été élaboré de manière volontariste par l’équipe municipale, parallèlement au PLU, afin de répondre au mieux à la demande citoyenne d’une reconnexion entre alimentation et production locale. Des arguments qu’il n’avait pas manqué de mettre en avant lors des débats sur la loi d’avenir agricole quelques jours plus tôt, et qui ont trouvé un écho favorable au sein des parlementaires : les « projets alimentaires de territoire », amendement porté par les écologistes, font partie des belles avancées de ce texte sur le volet foncier, tout comme la prise en compte de l’agriculture dans les SCoT (Schémas de Cohérence Territoriale).
Joël Labbé, qui siège comme unique membre représentant du Sénat à l’Observatoire National de Consommation des Espaces Agricoles depuis son installation en avril 2013, a conclu en réaffirmant la mobilisation des écologistes sur cette question du foncier agricole et la nécessaire transition agro-écologique de nos territoires.