NON à de nouvelles restrictions, OUI à une gestion utile de la crise
Dans un climat tumultueux alimenté par le président lui-même, l’Assemblée nationale a voté jeudi dernier le texte de loi qui transforme le passe sanitaire en passe vaccinal. Mercredi 12 janvier, il est voté en séance au Sénat.
Nous dénonçons l’escalade de mesures restrictives, le passe vaccinal marquant une étape supplémentaire. Ce dernier cache en réalité l’incapacité du gouvernement à mener une gestion utile de la crise. En effet, au lieu d’accompagner la population, épuisée par des mois de pandémie, il multiplie les mesures liberticides censées ‘’emmerder’’ les non vacciné.es.
Convaincre, plutôt que contraindre. A cet égard, il aurait été bien plus utile « d’aller vers » les réticent.es, dont certain.es le sont par manque d’informations ou éloignés du système de santé. Une présence humaine renforcée de professionnels de santé, dans les territoires les moins vaccinés, aurait activement contribué à convaincre.
Ensuite, l’introduction du passe vaccinal fait fi de la fracture territoriale qu’elle aggrave. Selon l’Insee, le taux de vaccination varie sensiblement en fonction du revenu, une corrélation forte dont nous pouvons esquisser les causes : des territoires délaissés par le service public, où l’on déplore un manque d’accès aux soins et à l’information.
Nous proposons par de nombreux amendements une multitude de solutions pour une mise en œuvre d’un plan de gestion sanitaire réelle de la pandémie utile à nos concitoyens : la mise à disposition et l’encadrement du prix des masques FFP2, celui des tests de dépistages, la généralisation des capteurs de CO2, l’installation durable du télétravail, des mesures absentes du texte du Gouvernement et de celui du rapporteur. L’efficacité de ces mesures a été démontrée et elles ne sont ni liberticides, ni clivantes. A cette égard, une Tribune signée par 1200 scientifiques demande un arsenal sanitaire – que nous proposons- à la hauteur de la crise, qui ne se limite pas à la seule vaccination des pays dits ‘’développés’’.
Le vaccin protège. Le pass vaccinal ne répond pas à une nouvelle urgence sanitaire. Il n’a pas pour objectif de réduire la propagation du virus. De plus, une partie importante de la population mondiale n’est pas vaccinée, et l’hôpital public continue d’être affaibli par les politiques néo-libérales successives des gouvernements.
Nous demandons la levée des brevets et un moratoire sur la fermeture des lits d’hôpital.
Selon Guy Benarroche, chef de file, « tous les signes étaient là dès fin novembre, dès la montée du Delta et avec les premières informations sur Omicron et rien n’a été fait à ce moment-là’’. Le conseil scientifique avait pourtant été clair début décembre en préconisant de « Freiner la circulation du virus avec des mesures de contrôle dans l’espace public qui relèvent de décisions gouvernementales » (…)
Ce texte n’aura pas d’effet sur les vagues en cours, sur la désorganisation de la société, sur le drame d’une école maintenue ouverte coûte que coûte au lieu d’être sécurisée coûte que coûte.
Le groupe écologiste votera contre ce texte.