LA DÉPÊCHE.FR – 03/07/2018 – Par L.S.
Consommation – Zoom
Vous vous étiez mobilisés contre vos collègues du Sénat qui avaient émis un avis défavorable sur le 20 % de bio à la cantine, quel est votre sentiment suite à ce revirement ?
C’est une vraie belle victoire. Nous avons réussi à faire changer d’avis la commission et grâce au scrutin public, les sénateurs LR n’ont pas pu se cacher derrière un vote anonyme. C’est un vrai pas en avant qui porte le seau d’une véritable mobilisation citoyenne, d’une pression positive.
Qu’est-ce qui fait que la mesure a été si difficile à adopter au Sénat ?
L’influence des puissants lobbies agroalimentaires a pesé sur l’avis de la commission des finances, mais suite à cet avis défavorable, un contre-lobby s’est mis en place et a réussi à faire pencher la balance de notre côté.
Pensez-vous que cet objectif sera facile à atteindre ?
Oui : 20 % de bio dans les cantines d’ici 2022, ça me paraît largement faisable, d’autant que de nombreuses collectivités, des communes aux départements – voire des régions – ont déjà pris les devants et font des choses qui dépassent déjà largement cet objectif.
Quid des produits locaux ?
Pour nous, le local et le bio vont évidemment de pair. En même temps que les cantines devront se fournir à 20 % de ce qu’elles achètent en produits bio, elles devront acheter 50 % de produits locaux. La mesure est ainsi également incitative pour les producteurs. Elle correspond finalement à un outil pour développer l’agriculture biologique.