OUEST-FRANCE – 28/06/2019
Les Français consomment 80 % de miel importé. Dans une tribune diffusée ce vendredi 28 juin 2019, des parlementaires (députés, sénateurs et eurodéputés) appellent le gouvernement à renforcer la transparence sur ses pays d’origine.
« « C’est une question de transparence pour les consommateurs et de soutien à nos apiculteurs. » » Matthieu Orphelin, député du Maine-et-Loire, et 66 parlementaires français « « de tous horizons politiques » » ont lancé un appel au gouvernement, ce vendredi 28 juin, pour mettre fin à « « l’opacité » » sur l’origine du miel. « « Pour l’heure, il est seulement inscrit, sur les pots, si le miel provient ou non de l’Union européenne » », pointe l’ex-député LREM, « « or 80 % du miel consommé en France est importé » », en grande partie de Chine et d’Ukraine.
La demande pour l’inscription des pays d’origine du miel revient fréquemment dans le débat, de la part d’élus, de professionnels, et d’associations de consommateurs. Matthieu Orphelin avait rédigé un amendement l’an dernier, pour l’instaurer dans la loi Alimentation. Le Conseil constitutionnel avait retoqué la mesure, considérant qu’il s’agissait d’un cavalier législatif (article jugé sans rapport avec le texte).
Portion de chaque pays
Qu’à cela ne tienne. L’appel de ce vendredi va « « un cran plus loin » ». Alors qu’un décret est en cours d’écriture par les ministres de l’Économie et de l’Agriculture sur ce sujet, « « nous demandons que soit inscrit l’origine des pays, mais aussi le pourcentage de chaque pays dans les mélanges » », à l’image de ce qu’imposent déjà la Grèce, l’Italie et bientôt l’Espagne. Seul moyen de distinguer un pot composé à 98 % de miel chinois et 2 % de produit français, du mélange inverse.
À travers l’étiquetage, les élus voient aussi un enjeu de santé publique, car « « nous savons que des miels font l’objet d’ajout de sucres ou sont frelatés » », affirme Joël Labbé, sénateur du Morbihan et cosignataire de la tribune.