LE TÉLÉGRAMME / 13-09-2015
150 personnes ont participé au rassemblement de soutien aux réfugiés, hier au port. Après les prises de paroles, on pouvait laisser ses coordonnées pour créer un réseau de solidarité dans le pays de Vannes.
Près de 150 personnes ont répondu à l’appel du collectif citoyen qui organisait, samedi entre 12 h et 14 h sur l’esplanade, un rassemblement pour soutenir les réfugiés (*). Plusieurs associations comme la Ligue des droits de l’Homme et RESF 56 (Réseau éducation sans frontières) étaient au rendez-vous mais aussi des élus et personnalités : Joël Labbé, sénateur ; Micheline Rakotonirina et Simon Uzenat, conseillers municipaux d’opposition à Vannes et Jeanne-Françoise Hutin, présidente de la Maison de l’Europe de Haute-Bretagne. Sur une table, les sympathisants pouvaient déposer leurs coordonnées dans l’espoir de créer un réseau de solidarité : « On peut proposer un logement, du soutien scolaire, une aide aux démarches ou pour apprendre le français, de la nourriture…, dit Odile Le Normand, représentante de l’association France Palestine. À Vannes, on a des centaines de logements vides. Qu’est-ce qu’on attend pour héberger ces familles ? ».
« L’indignation ne suffit plus »
De nombreux intervenants se sont succédé au micro. Ewa, une Polonaise arrivée en France en 1987, prend particulièrement à coeur la cause des réfugiés ! « Les gens ne veulent pas accueillir parce qu’ils ont peur. Il ne faut pas les stigmatiser. Il faut prendre en compte cette peur et la dépasser, apprendre à se connaître. Car la diversité culturelle fera la richesse de chaque pays ». Pour Anita Kervadec, de RESF 56, il faut s’appuyer sur la Cimade, la Ligue des droits de l’Homme et les associations caritatives : « L’indignation ne suffit plus ! A Vannes des familles sont à la rue et leurs enfants écoliers sont dans des conditions précaires ». Anita Kervadec dénonce le double discours du pouvoir qui veut accueillir des réfugiés et bloque des dossiers en préfecture ».
Au-dessus des clivages politiques
Plus politiques, les propos du sénateur du Morbihan, Joël Labbé qui insiste sur la nécessaire volonté collective des élus en réponse aux positions tenues par le Front National. Joël Labbé affirme qu’il faut accueillir et ensuite se donner les moyens en terme de santé, d’éducation et de logement ». Même souci chez Micheline Rakotonirina : Il faut dans un premier temps régler l’urgence mais penser aussi à l’accompagnement. Il faut par exemple réfléchir aux règles d’équivalence de diplôme pour qu’ils puissent s’insérer. L’accueil ne se fait pas au détriment des Français ». Simon Uzenat, leader de l’Alternance, affirme qu’il faut être au-dessus des clivages politiques : « Des élus de tous les bords se sont montrés responsables. J’espère que l’intercommunalité pourra mettre des moyens pour les petites communes qui souhaitent accueillir ». (*) Des rassemblements sont prévus sur l’esplanade tous les samedis.