Le Sénat a adopté, ce jeudi 2 avril 2015, la loi sur la prise en compte des nouveaux indicateurs de richesse dans la définition et l’évaluation des politiques publiques.
« Cette adoption est une grande satisfaction car c’est l’aboutissement d’un travail de conviction, de nombreuses concertations avec des universitaires et des associations, c’est aussi, il faut le dire, le fruit d’une certaine ténacité » estime Eva Sas, députée et auteure de la proposition de loi. « Je rends hommage à la capacité de conviction de mon collègue sénateur écologiste André Gattolin sans qui cette loi n’aurait pas pu être adoptée au Sénat. »
Pour André Gattolin « La question posée ici est cruciale : c’est celle de l’inadéquation de notre gouvernance économique aux besoins de nos concitoyens et aux exigences de notre environnement » « L’adoption de cette proposition de loi écologiste par le Sénat à majorité de droite montre, s’il le fallait encore, l’intérêt de cette démarche pour tous les décideurs politiques : mieux prendre en compte le quotidien de nos concitoyens dans la définition des politiques publiques » ajoute André Gattolin.
Pour Eva Sas, « l’enjeu de cette loi est que la réussite d’un gouvernement ne soit plus mesurée à l’aune de la croissance du PIB, mais de nos véritables objectifs : l’emploi, la qualité de vie, le revenu réel de nos concitoyens, la préservation de notre environnement. Grâce à cette loi, le gouvernement mettra en place des indicateurs qui nous permettront deux choses : d’une part, d’avoir une image précise du quotidien des Français pour pouvoir l’améliorer, et d’autre part, de remettre du long terme dans nos politiques en évaluant notamment le patrimoine naturel et économique que nous laissons aux générations futures. On a eu trop souvent des décideurs politiques qui pensaient « après moi, le déluge », avec les nouveaux indicateurs de patrimoine naturel et économique, cela sera plus difficile ».
Un travail sur la définition de ces indicateurs a d’ores et déjà commencé dans une commission conjointe du Conseil Economique, Social et Environnemental et de France- Stratégie. Cette initiative débouchera sur une consultation citoyenne qu’Eva Sas souhaite « la plus large possible, c’est aux citoyens de s’approprier cette loi en déterminant collectivement quelles sont les indicateurs de progrès de notre société. Qu’est-ce qu’une société qui va bien ? Est-ce une société qui améliore son espérance de vie ? Qui réduit les inégalités de revenus ? Qui diminue son empreinte écologique ? Qui continue à investir dans l’avenir ? Qui améliore son niveau d’éducation ? Qui permet à tous d’accéder à un logement décent ? C’est à toutes ces questions que les Français vont devoir répondre. Ce sera ensuite au gouvernement de s’emparer du sujet et d’évaluer les progrès ou les reculs de la France sur tous ces indicateurs lors du budget 2016. »
Groupe écologiste de l’Assemblée Nationale et du Sénat / Communiqué