Alors que les actions de blocage menées par les éleveurs porcins se poursuivent en Bretagne, que le gouvernement annonce le déblocage de 125 millions d’Euros supplémentaires pour compléter le plan de soutien à l’élevage mis en place l’été dernier, il semble plus que jamais nécessaire de reconsidérer notre modèle agricole. D’autant que cette crise économique, de dimension européenne et internationale, touche aujourd’hui l’ensemble des filières porcine, viande bovine et laitière.
Nous sommes face à un système à bout de souffle basé sur la seule production intensive à bas coûts de produits de piètre qualité destinée à l’export, soumise aux variations des prix mondiaux tant pour la nourriture des animaux largement importée que pour la vente subventionnée. Une logique de volumes et de bas prix, qui fait le bonheur des agri-managers et décime nos campagnes. Que l’on ne s’y trompe pas, c’est d’ailleurs aux plus gros producteurs que profiteront majoritairement les crédits débloqués, aides dont nous demandons depuis des années le plafonnement assorti d’une remise en cause des modes de production.
Il est urgent de revoir en profondeur la politique agricole et d’aider les agriculteurs à entrer dans un nouveau modèle agricole plus juste et plus vertueux. Cela passe par le soutien aux agricultures alternatives, à l’agroécologie, ainsi qu’aux signes officiels de qualité, qui doivent permettre la relocalisation d’une alimentation de qualité, rémunératrice des producteurs, créatrice d’emploi, respectueuse des équilibres environnementaux, dynamisante pour les territoires ruraux…
Concernant la demande d’étiquetage « viande française » formulée par les syndicats agricoles, nous soutenons bien sûr tout ce qui peut favoriser la conquête du marché intérieur, mais encore une fois, cela ne peut se faire sans une remise en cause des productions industrielles.
Nous sommes à une période charnière entre la fuite en avant vers une agriculture toujours plus productiviste aux effets dévastateurs, et une agriculture familiale et paysanne qui renoue avec une alimentation de qualité et de proximité, plébiscitée par les consommateurs. Il est absolument nécessaire de se mobiliser afin d’organiser avec les agriculteurs, les citoyens et les politiques une forme de résistance pour faire face au rouleau compresseur du productivisme.
Communiqué / Joël Labbé, Sénateur écologiste du Morbihan et René Louail, ancien Président du groupe écologiste de la région Bretagne
merci a vous deux
excellents et pertinents comme d’habitude. Justes politiquement !
plus beaucoup a Paris,je reste actif dans notre nouvelle grande région
amicalement
Merci Dominique. À très bientôt. Joël.
bonjour,
je suis bergère fromagère avec des races locales donc menacées, dans un système tout herbe. Comment peut on faire pour qu’il n’y ai pas d’amalgame entre paysannerie et production agricole, pour qu’un système qui ne vit que de subventions puisse être réorienté alors que les enjeux économiques sont si grands (coop, banques, comptables,semenciers….)
pourrait on primer les actifs, le respect de l’eau, la protection de la biodiversité, faire des études comparatives des qualités nutritionelles de nos produits et de ceux issus du productivisme, leur impact sur la santé, sur la planète, le coût de la dépollution. Il y aurait tant d’autre choses mais il faut des données auxquelles nous n’avons pas accès pour que nos propositions soient entendues…..
Je suis tout à fait d’accord avec vous et j’interviens régulièrement en ce sens, en dénonçant le lobbying de la FNSEA et des firmes. JL
Tout a fait d’accord sur cette réflexion;