Face à la crise agricole qui perdure, le Premier Ministre a annoncé aujourd’hui, pour la troisième fois en dix-huit mois, un nouveau plan d’aide pour l’agriculture. Si certaines mesures sont à saluer, comme l’accès facilité pour les agriculteurs aux prestations sociales ou le service de remplacement temporaire pour les agriculteurs en situation d’épuisement professionnel, ce plan de consolidation et de restructuration ne s’attaque pas aux causes profondes de la crise, à savoir notre modèle toujours plus productiviste. Au contraire, le refinancement des exploitations, l’accompagnement à l’export, actent une nouvelle fois la fuite en avant vers l’industrialisation des exploitations et son corollaire, la disparition progressive du monde paysan. Par ailleurs, avec plus de 5 millions de chômeurs, la France a besoin avant tout d’un plan d’installation des jeunes en agriculture plutôt que d’un plan de cessation d’activités et de retraite anticipée.
À une période où l’argent public se fait rare, et où progresse la prise de conscience sur la nécessité d’agir pour le climat et la biodiversité, tout comme la demande en produits alimentaires de qualité et de proximité, ce plan continue de soutenir un modèle agricole non durable, contre-performant tant sur le plan économique qu’environnemental. Il est urgent d’ouvrir un vrai débat sur la légitimité de certaines aides à l’agriculture, et de réorienter les mesures de soutien vers une agriculture pourvoyeuse d’emplois dans nos campagnes, rémunératrice pour les agriculteurs, et respectueuse des équilibres environnementaux.
Communiqué
Joël Labbé, sénateur EELV du Morbihan
Yannick Jadot, eurodéputé EELV
René Louail, ancien Président du groupe EELV au Conseil régional de Bretagne