LE MARIN / 15-07-2015
Revenue sous les feux des projecteurs à la faveur de discussions au Sénat autour de son étiquetage, l’huître triploïde, produite en écloserie, suscite toujours autant de débats. La production de cette huître jamais laiteuse, à croissance rapide, s’est, il est vrai, largement répandue dans l’ostréiculture française. 50 % des huîtres consommées en France seraient des triploïdes et 60 % des ostréiculteurs travailleraient avec du naissain de captage naturel et du naissain d’écloserie.
Les ostréiculteurs produisant des triploïdes apprécient le produit car il leur ouvre notamment un marché estival qu’ils estiment très difficile à satisfaire avec de l’huître naturelle. Rares seraient les consommateurs à apprécier de manger des huîtres laiteuses comme le deviennent en été celles issues du naissain sauvage. La triploïde présenterait aussi l’avantage d’être régulière en termes de qualité. La Chine, un marché à l’export en progression pour les huîtres françaises, ne jurerait que par elle.
L’association Ostréiculteur traditionnel, dont la particularité est de regrouper des producteurs ne travaillant qu’avec du naissain naturel, estime, pour sa part, que la triploïde représente un risque pour le milieu naturel. Avec l’appui du sénateur écologiste du Morbihan, Joël Labbé, l’association se bat pour rendre obligatoire son étiquetage. Il s’agirait de distinguer les huîtres « nées en mer » et celles issues « d’écloserie ». La demande est loin de faire l’unanimité au sein même de la profession.