LE TÉLÉGRAMME – 04-07-15 / Par Gabriel Simon
Que peuvent faire les collectivités locales face au déréglement climatique ? Joël Labbé, sénateur du Morbihan et ancien maire de Saint-Nolff, a été chargé de mener le volet biodiversité d’un rapport sur le climat avant la conférence de Paris.
Pourquoi ce rapport du Sénat ?
Le président du Sénat, dans la perspective de la COP 21, la conférence de Paris sur le climat, a souhaité qu’un rapport soit produit sur les actions que peuvent entreprendre les collectivités territoriales à propos du dérèglement climatique. Le Sénat est, en effet, le représentant des collectivités territoriales. On m’a proposé d’être le rapporteur sur le chapitre de la biodiversité.
En quoi ce travail va-t-il consister ?
Je mène des auditions et, pour cela, j’ai ciblé des collectivités qui ont des démarches exemplaires. La ville de Paris, pour les grandes métropoles, qui a entrepris des choses intéressantes. La ville de Versailles, pour les villes moyennes, avec laquelle j’ai travaillé sur le zéro pesticides. Et deux collectivités du Morbihan : Le Parc naturel régional du golfe et la commune de Saint-Nolff.
D’autres collectivités du département étaient possibles ?
J’ai choisi celles-là parce que je les connais bien : le Parc naturel pour y avoir contribué et la commune de Saint-Nolff pour y avoir expérimenté le « zéro pesticides », une voie qu’elle continue de suivre.
Que peuvent faire les communes contre un phénomène aussi planétaire que le réchauffement climatique ?
Ma partie concerne uniquement la biodiversité. Mais elle a des effets sur le changement global. On constate que la biodiversité, qu’il s’agisse des espèces animales ou végétales, est en grande difficulté. La planète a besoin de toutes ces espèces qui jouent un rôle important dans la régulation du climat. Or l’utilisation des produits phytosanitaires a un impact négatif sur la biodiversité. Une des actions que l’on doit mener est de ne plus utiliser de pesticides.
Les collectivités locales continuent à faire un gros usage des pesticides ?
Plus de 50 % d’entre elles continuent à utiliser ces produits. La loi que j’ai fait adopter interdira leur emploi par les collectivités locales à partir du 1e r janvier 2017. Il s’agit dans cette perspective d’accompagner le mouvement. À cet égard, la démarche du Parc naturel régional du golfe est intéressante puisqu’elle fait mieux que la moyenne nationale et départementale.
Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, veut aussi interdire le Round Up…
Il faut parler en l’occurrence de glyphosate qui est le produit contenu dans cette marque. Nous, groupe écologiste du Sénat, allons en demander l’interdiction dans la loi sur la biodiversité qui sera votée fin septembre.
Quelle sera la suite de ce rapport du Sénat ?
Il sera présenté lors du congrès des maires de novembre prochain. Il servira d’élément de réflexion à la conférence de Paris sur le climat.