http://www.campagnesetenvironnement.fr – Par A. D.
Le sénateur Joël Labbé et le député Germinal Peiro, rapporteur du projet de loi d’avenir agricole ont présenté lors du colloque « Pour une agriculture respectueuse des pollinisateurs », organisé au Sénat le 5 juin, une proposition de résolution demandant au gouvernement français d’interpeller la Commission européenne afin d’interdire les insecticides de la famille des néonicotinoïdes. Soutenue par 40 parlementaires, elle sera déposée le 19 juin devant l’Assemblée et au Sénat. « A ce jour, seule la Belgique a mené une action similaire, explique Joël Labbé, nous souhaitons que les pays européens se mobilisent pour enrayer le déclin des abeilles. »
Présentation de la proposition de résolution relative à la préservation des insectes pollinisateurs et d’un moratoire sur les néonicotinoïdes, en marge du colloque « Pour une agriculture respectueuse des pollinisateurs », organisé au Sénat le 5 juin par l’Union des apiculteurs de France (Unaf). De gauche à droite : Germinal Peiro, député de la Dordogne (PS) ; Henri Clément, apiculteur (Unaf) et Joël Labbé, sénateur du Morbihan, (Europe-écologie-Les verts).
S’il reconnaît que des actions sont menées sur le terrain afin de préserver la biodiversité et offrir aux pollinisateurs plus de ressources alimentaires, il trouve que le dossier des abeilles n’avance pas assez vite au regard de l’urgence. L’enquête Epilobee conduite au niveau de l’Europe a confirmé les taux élevés de mortalité en Europe du Nord, proches de 30%.
Actuellement, la restriction actée en mai 2013 porte sur trois insecticides (la clothianidine, le thiamethoxam et l’imidaclopride), et est d’une durée de deux ans. « Ce n’est pas suffisant, complète Henri Clément, apiculteur et porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française. Par exemple, le Gaucho est toujours utilisé pour protéger les semences de betterave et de blé, la molécule reste deux ans dans le sol. » Pour Germinal Peiro, cette mesure rejoint le thème central du projet de loi d’avenir qui doit repasser devant l’Assemblée à la fin du mois : l’agro-écologie préconise de limiter le recours aux produits chimiques et de favoriser l’emploi des produits de biocontrôle. « Je travaille actuellement sur un amendement afin de sortir de la catégorie des produits phytopharmaceutiques les préparations naturelles pour simplifier leur emploi, comme par exemple l’huile de colza qui possède des propriétés fongicides. »
