Aujourd’hui, l’avenir des productions animales est clairement menacé et, avec elles, l’avenir des filières laitière, porcine et avicole, morbihannaises et bretonnes. Nous sommes déterminés à protéger les emplois agricoles, garantir une juste rémunération aux éleveurs et enrayer les drames économiques et sociaux qui rongent nos campagnes.
Le gouvernement s’est engagé à réformer la loi LME dans le cadre d’un projet de loi sur la consommation. Le Parlement sera saisi de ses propositions en juin. Dans ce cadre, nous soutiendrons toutes les mesures visant à l’équilibre, à la transparence et au contrôle : équilibre entre partenaires des négociations, transparence sur les prix et les marges, contrôle par l’État des dispositions de la loi avec possibilité de sanctions à la clé. Nous partageons donc entièrement la demande de moralisation et de régulation formulée par les producteurs.
D’autre part, nous faisons toute confiance au gouvernement pour mettre en œuvre les orientations fixées par le président de la République, à l’occasion de sa visite au SPACE à Rennes, en faveur de l’élevage français. Comme l’a souligné le ministre de l’agriculture, M. Stéphane Le Foll, cela passe par une réorientation des aides de la PAC en faveur de l’élevage. Nous soutenons pleinement cette volonté. Mais nous lui demandons également d’œuvrer à l’échelon européen pour limiter la volatilité des cours des matières agricoles, notamment sous la pression des marchés et de la spéculation.
Cela étant, il y a urgence à répondre à une situation fortement compromise depuis 2008 et qui, depuis lors, n’a cessé de se dégrader. C’est pourquoi, au-delà du plan d’action de septembre 2012, pour aider les éleveurs à faire face à l’envolée du prix des céréales, nous demandons au gouvernement de favoriser dès à présent la reprise de discussions entre distributeurs, transformateurs et producteurs afin de trouver sans attendre une réponse équilibrée à la crise de rémunération des éleveurs. Quant aux acteurs de la grande distribution, il est temps qu’ils se mettent à l’écoute des exploitants et nous les invitons à ne pas sous-estimer la menace qu’une production affaiblie fait peser sur l’avenir des filières agroalimentaires bretonnes.
La Bretagne est une région d’excellence pour l’élevage, l’industrie et la distribution. Cette excellence doit bénéficier à tous les échelons de la filière. Elle doit aussi profiter au redressement économique de notre pays. Nous invitons tous les acteurs à se mobiliser autour de ces enjeux.
11 mars 2013 / Tribune cosignée
Jean-Pierre Le Roch, député de la 3e circonscription du Morbihan ; Odette Herviaux, sénatrice du Morbihan ; Joël Labbé, sénateur du Morbihan ; Philippe Le Ray, député de la 2e circonscription du Morbihan ; Michel Le Scouarnec, sénateur du Morbihan ; Paul Molac ; député de la 4e circonscription du Morbihan ; Philippe Noguès, député de la 6e circonscription du Morbihan ; Hervé Pellois, député de la 1re circonscription du Morbihan ; Gwendal Rouillard, député de la 5e circonscription du Morbihan.