LES INFOS DU PAYS GALLO – 17/06/2019
Des serres chauffées pourquoi pas pour produire des plants ou pour protéger du gel, mais surement pas pour produire des légumes prétendus « Bio » et notamment des tomates. C’est le message fort que lancent le Groupement des Agriculteurs Bio du Morbihan (GAB) à l’adresse des décideurs à quelques semaines d’une échéance cruciale. En effet le 11 juillet prochain, le Comité National de l’Agriculture Biologique, va statuer sur la possibilité ou pas, de produire des légumes en bio, en ayant recours aux serres chauffées. « Produire des tomates sous serres chauffées en Bretagne, c’est un non-sens…) », clame Dominique Dubreuil, maraîcher bio installé à Gourhel, à Ploërmel, administrateur du GAB 56.
Le groupement organisait ce lundi après-midi une tribune sur ce thème à laquelle participaient Joël Labbé, le sénateur du Morbihan, Paul Molac, le député, un représentant du réseau Biocoop, Jean-Pierre Le Ponner, le maire de Neulliac, lui-même agriculteur dont la commune même des actions exemplaires pour développer les repas bio et divers représentants du monde agricole bio de la région.
Tous ont dénoncé le risque d’une dériver vers une agriculture bio qui prendrait une dimension un peu trop industrielle en s’exonérant de certaines règles, notamment en ce qui concerne le développement d’une production qui ne respecterait pas les cycles naturels et donc l’environnement. Car, ils expliquent que chauffer une serre qui n’est pas isolée, c’est une contradiction forte avec les exigences environnementales et cela « quelle que soit l’énergie utilisée comme mode de chauffage ». Produire des légumes hors saison au goût insipide avec des techniques énergivores… Ce n’est pas ça l’agriculture bio que défend le GAB, d’autant qu’entrer dans cette logique fait courir le risque du désintérêt des consommateurs. Et ils prennent pour exemple les tonnes de tomates bretonnes actuellement jetées parce qu’elles ne trouvent pas preneurs…
« Notre réseau propose un cadre règlementaire très strict qui n’est pas du goût de tous, et notamment de certains opérateurs économiques, qui voit la bio simplement comme une opportunité de marché ! », s’insurgent les représentants du GAB qui demandent aux élus nationaux, sénateurs et député de soutenir leur combat. Joël Labbé et Paul Molac sont d’accord, mais soulignent l’importance de la pression de l’opinion publique pour leur donner du poids dans cette démarche.
Revivez en intégralité cette tribune et les arguments avancés par les agriculteurs bio pour s’opposer au développement de la production de légumes sous serres chauffées :