LE TÉLÉGRAMME / 5-04-2015
De la lutte populaire, en 1974-1975, contre le projet de centrale nucléaire à Erdeven, jusqu’aux propositions d’aujourd’hui sur les questions énergétiques : les célébrations des 40 ans de la victoire d’Erdeven donnent lieu, jusqu’à ce soir entre Erdeven et Etel, à des festivités tournées vers un avenir alternatif.
« Dans un breton sommeille toujours un rebelle », observait Michel Le Corvec, samedi devant la main verte commémorative dont il a eu l’idée, pour expliquer comment lui, et toute une population locale s’étaient dressés, il y a 40 ans, contre ce projet « imposé de l’extérieur ». « Dès qu’on a appris ça, j’ai vu que les politiques, maires et conseil général, allaient nous » baiser « , il fallait les prendre de vitesse. Ils étaient pour, car ils voyaient les rentrées d’argent ». « À Erdeven, ajoutait Guy Trochel, la commune vivait des extractions de sable ; comme le bail arrivait à terme, la centrale aurait pris le relais ». Le mouvement du Crin (comité régional d’information sur le nucléaire) lancé dans un café d’Etel a pris une telle ampleur que les élus ont « tourné leur veste ». Et suite à la manifestation de Pâques 1975 ? 15.000 personnes ? l’État a reculé et réorienté ses projets vers Porsmoguer, Le Pellerin et Plogoff.
40 ans après, quel regard ?
« La lutte continue », expliquait Didier Anger, de Flamanville. Mais localement, Les Lucioles de la Ria, veulent aussi construire sur les intuitions du Crin, pour susciter et lancer des alternatives concrètes. « J’aime bien la démarche de ces jeunes qui prennent le relais pour proposer des choses », saluait Michel Le Corvec, toujours président en titre du Crin. « C’est un combat important et qui n’est pas fini », affirmait le député Paul Molac, renvoyant à la loi de transition énergétique qualifiée d’« entre-deux qui ne tranche pas véritablement, alors que l’on doit faire un effort énorme sur les alternatives qui ne sont pas que l’éolien ». Et de citer l’Écosse qui vise l’autonomie en 2030 : « Par certains aspects, la Bretagne est dans une situation comparable à l’Écosse ; c’est tout ce côté qu’il faut développer ».